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red yellow blue

exposition collective

10.08.2021 – 30.09.2021

jean arp, werner berges, joseph beus, jakob bill, lanfranco bombelli, beppe bonetti, joan brossa, mary callery, rafael canogar, tom carr, hannah collins, ivan chermayeff, xavi déu, marcel duchamp, adolfo estrada, peter fillingham, dario grossi, richard hamilton, marine hugonnier, sol lewitt, alfredo jaar, jasper johns, r.b. kitaj, richard paul lohse, joan miró, oliver mourgue, bruno munari, perejaume, jaume plensa, dieter roth, francesc ruiz abad, giuseppe santomaso, albert serra, philippe stark, antoni tàpies, rosa tharrats, jordi vayreda, lluís ventós, laura white

Les couleurs primaires sont presque comme les nombres premiers de notre expérience visuelle et vitale.

 

Si le sang n’était pas rouge comme il est, si le fluide essentiel du corps et de la vie n’avait pas cette couleur, pourrions-nous considérer le rouge comme une couleur primaire? Disons-le autrement : si le ciel n’était pas bleu comme il est, et si les flaques nostalgiques de la voûte céleste des océans n’étaient pas bleues, avec toute la gradation correspondant à la profondeur marine et à l’incidence de la lumière sur la peau de l’eau, que dirions-nous de cette couleur ? Oserions-nous proclamer sa condition primaire ?

 

Et que se passerait-il si le feu nous apparaissait avec une couleur différente du jaune ? ou si la terre semée n’éclatait pas, des mois après avoir fait pleuvoir patiemment les graines sur elle, dans ce blond nourrissant (l’épi hautain et fier du blé, la plus servile et bas de l’orge)?

 

Ces trois couleurs sont primaires – premières et primordiales – car, avant les autres, elles prenaient déjà plaisir à moucheter le monde de leurs ombres festives. Avant les alliages entre couleurs, ces trois-là essayaient déjà d’imiter la nudité du blanc. Pensons au regard projeté dans le lointain, qui se peint tout en bleu : des montagnes qui bleuissent, l’âme qui, comme le dit la langue anglaise, se sent également bleue.

 

Considérons la rougeur de tant de fruits délectables, qui nous rassasient, d’abord, le regard, puis la soif : la cerise et les myrtilles, la pastèque et la fraise. Rouges et, certains d’entre eux, avec une vague forme de cœur.

 

Imaginons une lumière qui ne dépende pas du soleil, et qui, ainsi, nous apparaissait avec un jaune décoloré, lacté, comme la clarté terne, maladive, d’un matin nuageux. Ce même jaune irréductible de la lumière qui assiste et fournit la clarté de notre conscience.

 

Et que serait l’art de Jasper Johns sans cette triade de couleurs ?

Cesca Castellví Llavina

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