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The Flooded Rooms

clare langan

09.06 – 18.07.2008

The Flooded Rooms & Metamorphosis

 

Les nouveaux travaux de Langan présentés à la Galerie Cadaqués Dos, The Flooded Rooms et Metamorphosis-avec la musique du compositeur Jürgen Simposon- montrent une continuité avec la trilogie précédente (1999-2002). Dans The Flooded Rooms, les lentilles déforment et illuminent une série de pièces vides, inondées par l’eau, dans une maison aux murs austères et à l’âge incertain. Metamorphosis est un enchaînement de trois thèmes : la ville sous les effets du vent et de la neige, l’intérieur d’une maison où tombent des flocons silencieux, et la nature brute montrant toute sa force implacable ; montagnes enneigées, la mer déchaînée. Dans ces œuvres, on devine les préférences esthétiques et spirituelles de Clare Langan : entre le ciel et l’enfer, chimères contraposées, opte pour un limbe à un temps physique et symbolique. Mais s’il y a quelque chose de difficile à cartographier, c’est bien les limbes. L’espace entre la frontière et l’au-delà. La physique et la métaphysique ont leurs docteurs; le regard intérieur à l’essence de son regard, le corps étranger dans son sujet, déguisé soit de sublime, soit de sinistre, surfe sur le dos de l’onirique désorienté. C’est dans la difficulté de la compréhension que naît la poétique de Langan, au-delà des catastrophes naturelles et de la désolation d’un spectateur erratique, auquel elle a soustrait le destin. Sans compromis avec les effets numériques, comme si elle essayait de déchiffrer l’écriture visuelle d’un astigmatique, avec des filtres colorés à la main, filmant la projection, détournant le cours du signifiant, les natures déchaînées de Langan, projetées dans une grotte impossible de Platon, transmutent la douleur en esthétique, l’expérience en faux souvenir, le froid glacial, le vent éternel ou la chaleur étouffante en un point de fuite argumentaire. Il n’y a pas d’intérieurs et pas de paysages, la question en cinéma n’est pas tant comment ni où ni qui, mais quand. Et la manipulation du tempo et du montage nous laisse entrevoir son œuvre comme une alchimie ou une herméneutique réversibles. De même qu’un bon tableau est aussi bon du droit que de l’inverse, ses projections peuvent être vues dans plusieurs directions. Le temps espace de Langan est la boucle : dans une bande de Moebius, il est aussi important d’aller plus proche qu’au-delà. S’installer dans la douleur jusqu’à l’insensibilité, même le confort, est un choix aussi éthique que son complémentaire.

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